Algorithme :

Pour retrouver l'origine de ce mot bizarre, il faut remonter au IXème siècle, époque où le grand savant Al Khowarismi, qui avait déjà inventé l'algèbre, introduisit en Europe les chiffres dits "arabes" et le système de numérisation décimale. Son nom, latinisé, a donné Algorismi.
(Un algorithme est une combinaison de calculs assez compliqués qui aboutit à la solution d'un prblème mathématique non moins obscur pour le profane)

Barème :

Le mathématicien François-Bernard Barrême (1638 - 1703) était réputé pour son sens de l'organisation. En 1668, il présenta au roi un système de comptabilité encore en vigueur aujourd'hui. Son nom est passé à la postérité, moyennant un légère correction orthographique.

Béchamel :

Le marquis Louis de Béchamel (1630 - 1703), célèbre gourmet de la cour de Louis XIV, n'est pas l'inventeur de la fameuse sauce. Le mérite en revient à son cuisinier dont le nom fut vite oublié.

Bégonia :

Plante originaire d'Amérique du Sud, baptisée en 1706 par le botaniste Charles Plumier en l'honneur de son ami Michel Bégon, intendant de Saint-Domingue.

Belote :

C'est un jeu de carte d'origine hollandaise (le klaverjas) mais c'est un français, François Belot, qui en adapta les règles au XIXème siècle. Curieusement, ce nouveau jeu se développa d'abord aux Etats-Unis avant de revenir en France sous sa forme définitive et sous le nom de son initiateur.

Boycott :

Ancien capitaine de l'armée britannique reconverti comme intendant chez un comte irlandais, Charles Cunningham Boycott (1832 - 1897) expérimenta les effets d'un blocus de longue durée. Parce qu'il agissait comme un véritable despote, ses fermiers décidèrent de le placer en quarantaine, ne laissant plus passer ni provisions, ni visiteurs, ni courrier. Au bout de plusieurs semaines de ce traitement implacable, le sévère intendant finit par céder. Il retourna en Angleterre et mourut, bien des années plus tard, célèbre malgré lui. Le mot boycottage fit son entrée en France dès 1881, mais on ne dit plus guère que boycott.

Cabotin :

L'existence d'un sieur Cabotin n'est pas prouvé. Mais il semble qu'un marchand ambulant, mi-bouffon mi-arracheur de dents, ait eu une certaine notoriété sous Louis XIII. Bonimenteur de talent, il vendait des élixirs miracles en déclamant des vers.

Camélia :

Du nom du père jésuite Camelli, qui l'importa du Japon à la fin du XVIIème siècle.

Catogan :

C'est un général anglais, William Ier, comte de Cadogan (1675 - 1726), qui lança la mode masculine des cheveux retenus en arrière par un nœud. L'usage du catogan se développa chez les français au XVIIIème siècle.

Dahlia :

Du nom du botaniste suédois Andréas Dahl qui l'importa du Mexique en 1789.

Frangipane :

Rome souffrait de famine, quand une riche famille fit distribuer de la nourriture aux nécessiteux qui surnommèrent leurs bienfaiteurs "frangipani" (ceux qui brisent le pain). En 1640, un descendant de cette famille inventa un parfum dont on imprégnait les peaux et les gants de toilette. Il eut alors l'idée de mélanger cette essence à de la pâte d'amande. Une nouvelle crème pâtissière était née.

Fuchsia :

Baptisé par Plumier en 1693, d'après le nom du botaniste allemand Léonard Fuchs.

Gardénia :

Plante originaire de Chine, baptisée par Linné en 1777 en l'honneur du botaniste écossais Alexander Garden.

Godillot :

L'industriel Alexis Godillot, à la recherche de nouveaux débouchés, inventa au XIXème siècle les fameux brodequins lourds et inusables spécialement conçus pour les longues marches. La guerre de 1870 vint à point pour tester la résistance de ses fameux godillots

Guillemet :

On sait peu de chose sur cet imprimeur nommé Guillaume (ou Guillemet) qui vers 1670 eut l'idée d'enserrer les citations ou les discours entre deux paires de crochets. Le dictionnaires de l'Académie enregistra ce signe typographique en 1718.

Hortensia :

Cette plante rapportée de Chine avait été baptisée une première fois "lépautia" par le naturaliste Commerson, en l'honneur d'Hortense Lepaute, la femme d'un ami. Puis il se ravisa et la nomma définitivement "hortensia", toujours en l'honneur de cette même femme..

Lynchage :

Ce mot aux terribles résonances n'est entré dans le langage courant qu'en 1883, bien longtemps après la disparition de son promoteur, John Lynch (1736 - 1796). Ce riche fermier de Virginie s'était fait connaître au moment de la lutte pour l'indépendance des Etats-Unis en pratiquant une justice sommaire (la loi de Lynch) à l'encontre des défenseurs de la couronne britannique. Ses méthodes expéditives et les erreurs judiciaires furent couvertes par la Cour Suprême. Lynch devint ensuite sénateur et mourut respecté de tous.

Magnolia :

Nom donné en 1763 par Plumier en l'honneur du botaniste Pierre Magnol.

Massicot :

Idéal pour tout découper (ou presque), le massicot fur inventé par Guillaume Massicot (1797 - 1870). On ne sait malheureusement pas grand chose sur cet homme.

Pamphlet :

Le pamphlet est un texte court qui attaque sous une forme satirique une institution quelconque. L'origine de ce mot étrange remonte remonte au XIIème siècle. Un certain Pamphile, auteur comique à succès, donna son nom à de courtes comédies (pamphilets) en vers latin, très prisés à l'époque. Pamphlet est la contraction anglo-saxonne reprise par le français.

Rustine :

Ce petit mot, tellement simple et anodin, paraît avoir toujours existé, au point qu'on lui trouverait volontiers une belle origine latine (rustinus, rustinum ...) en accord avec son usage. Erreur ! Rustine vient de Rustin, du nom de l'industriel français qui résolut le problème des crevaisons de chambres à air grâce à une rondelle de caoutchouc adhésive.

Savarin :

Anthelme Brillat-Savarin (1755 - 1826), magistrat et homme politique, fut exilé en Amérique durant la Terreur. A son retour, il publia un code de gastronomie et de nombreuses recettes. En 1956, on baptisa savarin, en son hommage, un gâteau en forme de couronne et imbibé de sirop.



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